Plusieurs syndicalistes ou hommes politiques de gauche, scrutent l’évolution et la taille des dividendes en opposition à la stagnation des salaires et leur caractère modeste. Surtout, cette critique est souvent adressée aux multinationales dont les actionnaires sont jugés comme étant cupides.
Or, cette comparaison est très approximative voire fausse autant sur le fond que sur la forme. En effet, tout d’abord, la ligne des dividendes dans un compte analytique vient largement en dessous des salaires. En particulier, les dividendes sont proportionnels aux bénéfices qui ont déjà supporté les salaires et les impôts, entre autres.
Aussi, la comparaison concerne souvent les salaires individuels dont ceux proches du SMIG, à la place de la masse salariale. Ainsi, à titre d’exemple, en 2020, BNP Paribas a payé 12,8 Mrds d’euros de salaires contre seulement 1,4 Mrd d’euros de dividendes. Même à un niveau normatif, la masse des dividendes n’est que de près de 4,1 Mrds d’euros, soit trois fois moins que les salaires.
Par ailleurs, les actionnaires font preuve de discernement, en réduisant les dividendes lors des années difficiles. Cela fut le cas en 2020 pour plusieurs émetteurs. En effet, la majorité des actionnaires ne se décide pas qu’en fonction des dividendes mais intègre aussi la valeur de l’action dans son processus décisionnel. D’ailleurs, plusieurs groupes optent pour le rachat d’actions en remplacement partiel des dividendes, pour laisser le choix aux actionnaires.